Incantations et chants d'oiseaux est un récital donné dimanche 26 mai 2019 à 17 h dans l'Eglise Abbatiale de Maredret à Anhée, en Belgique.
Les chants d'oiseaux du répertoire de musique classique "sillonnent" les Incantations d'André Jolivet choisi pour sa recherche de langage primitif. Aussi pour sa recherche de langage religieu dans le sens de religare,
en latin. André Jolivet a offert à la flûte l'une de ses plus belles oeuvres: Cinq Incantations pour flûte seule.
Les oiseaux choisis dans le répertoire
sont ceux du Concerto pour orchestre de Bela Bartok, de la 5ème symphonie de Gustav Mahler, la première cadence du Merle noir de Messiaen, et la cadence du Rossignol de Stravinsky.
En 1938, à la création des Incantations pour flûte seule d'André Jolivet, selon Emmanuel Hondré pour la Cité de la musique, "l'appréciation du public et des critiques perçoit
immédiatement cette référence au pouvoir originel de la musique".
C'est aussi pour cette raison que le récital se donnera en l'Abbatiale de Maredret. Rapprocher de telles
oeuvres en un tel lieu.
Michel Sendrez lui, dans sa démarche compositionelle, se rapproche beaucoup d'une expression de l'âme humaine vierge.
Ses Oeuvres ici au programme sont issues notamment d'une réflexion sur l'homme qui, 30 000 ACN choisissait des os d'oiseaux pour tailler ses flûtes.
Il tente ainsi de rapprocher le musicien d'aujourd'hui et le musicien d'autrefois.
Ainsi, il est très proche
du musicologue Marcel Beaufils qui, dans son Musique du son musique du verbe écrivait :"Et l'on voit très bien pour finir ce Primitif associer à l'univers de ses transcendances le chant des oiseaux, non seulement miraculeux
chanteurs -seuls chanteurs- mais habitant surtout des espaces divins, commensaux des Seigneurs de l'empyrée et capables, dans leurs migrations de surprenants pouvoirs de prophéties ".
L'oiseau, son chant, son envol, sa supériorité d'ailé, son environnement sans limite attire et projette l'homme dans "plus que lui", sans doute une naissance, pour faire référence aux travaux du Savant Français
François Dor.
Alors que Jules Michelet décrivait aussi "L'homme dans son voeux suprême de bonheur et de liberté, rêve de se faire oiseau et de prendre les
ailes"...
Ainsi, l'alliance de ces oeuvres nous a paru harmonieuse en l'Abbatiale de Maredret, gotique et protectrice à la fois, avec le plus populaire des compositeurs mystiques, Jean-Sébastien
Bach.
Y compris dans son oeuvre instrumentale, ici la Suite BWV 1007 en Sol Majeur, "dont le Prélude tout entier gonflé de ce mouvement lent et régulier, ce flot majestueux
et bien posé sur les assises de la basse, mais peu à peu animé de l'intérieur comme les remous de l'onde" selon les termes du musicologue Gilles Cantagrel.
Et ce
Prélude qui s'ouvre sur une élévation presque glorieuse, qui aussi, réveille peut-être le désir d'envol et d'élévation propre à l'homme, ... et qui s'en suit de ses danses Allemande, Courante, Sarabande,
Menuets et Gigue.
Ce récital d'une heure se donne entièrement de mémoire aux trois
flûtes traversières modernes, en do, en sol et au piccolo A Capella.